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La charte de bonne conduite à Astropolis

Quesako

Une charte de bonne conduite est un document à destination des équipes (salarié·es, bénévoles, partenaires) rappelant que certains comportements discriminants, inappropriés et violents ne sont pas tolérables lors de l’organisation d’un festival.
La charte peut inclure un rappel des comportements punis par la loi, des messages de préventions, des conseils…Elle permet de fédérer l’ensemble des personnes impliquées dans l’organisation du festival autour de valeurs communes.
C’est également un moyen de valoriser l’engagement du festival sur ces questions.

La charte de bonne conduite à Astropolis

En 2019, le festival Astropolis, à Brest, souhaite mettre en place des actions vers le public pour lutter contre les violences sexistes, sexuelles et les discriminations. Il lui parait alors nécessaire de travailler d’abord sur les comportements en interne avec les équipes salariées et bénévoles afin d’être le plus exemplaire possible. La rédaction d’une charte de bonne conduite apparait comme une première action adaptée.

Madenn Preti et Agnès Bienvenue (salariée et stagiaire) construisent cette charte à partir des phrases sexistes et discriminantes parfois entendues lors de l’organisation du festival. Elles sont aidées dans la rédaction par Sébastien Chambres, de la compagnie brestoise Appoggiature, qui travaille beaucoup les questions de discriminations. La charte sera également relue par Consentis et Difenn, associations de prévention et sensibilisation sur les violences sexuelles en milieu festif.

La charte de bonne conduite est ainsi envoyée en amont de l’édition du festival à l’ensemble des équipes en même temps que les fiches de poste et accompagnée d’un mot de Madenn et du régisseur. Elle est également affichée pendant l’exploitation dans les lieux de passage de l’équipe : au catering, au magasin, au bureau de prod, dans les toilettes…

Les retours sont positifs, la charte permet à chacun de se questionner sur ses comportements, la phrase « C’est charte ou c’est pas charte ? » étant même devenue un gimmick dans les équipes ! Les techniciennes ont également rapporté une amélioration des comportements et de l’ambiance.

Rédiger une charte pour mon festival

  • La charte peut être rédigée par l’équipe mais pourquoi pas également monter un groupe de travail avec des salarié·es, bénévoles, partenaires… sans oublier les équipes de sécurité. Les personnes pourront se sentir encore plus impliquées dans la démarche.
  • Ne pas hésiter à se faire accompagner par des associations militantes, notamment si l’on n’est pas familier·e des problématiques de violences et discriminations. Il existe des associations spécialisées comme Consentis et les structures locales comme les plannings familiaux ou les Centre d’information du droit des femmes et de la famille (CIDFF) peuvent également être de bon conseil.
  • Prêter attention au choix des mots : préférer l’emploi du « je » et du « nous » au « tu » pour mettre l’accent sur le collectif (tout le monde doit se sentir concerné) et éviter les tournures discriminantes…
  • Organiser la diffusion de la charte : envoi par mail aux équipes, distribution en format papier, présentation lors de réunions… Multiplier les canaux de diffusion en expliquant bien la démarche.
  • Si la charte est conséquente (éviter tout de même un document trop long) prévoir une ou des déclinaisons de type affiches pour la période d’exploitation et soigner son apparence pour qu’elle attire l’œil : couleurs, image, dessins, symboles…
  • Observer les réactions, écouter les retours des équipes et organiser la discussion si besoin

Points de vigilance

  • Une charte seule ne suffit pas, elle doit faire partie d’un dispositif global vers le public et l’équipe, elle ne peut pas être qu’une démarche de communication.
  • Les valeurs portées par la charte doivent l’être par l’ensemble de l’équipe et notamment par les responsables.
  • Si la charte mentionne un dispositif d’assistance (« Si vous êtes témoin ou victime d’un comportement approprié, merci de le signaler à… »), il faut avoir prévu différents protocoles adaptés à chaque situation et les personnes contacts doivent être sensibilisées à l’écoute des victimes pour les orienter au mieux.

Combien ça coûte

Pas de dépenses à prévoir pour la rédaction de la charte mais pour les autres actions de la démarche (stand, ateliers, communication, signalétique…).

Contact

Madenn Preti
Administratrice au festival Astropolis
madenn@astropolis.org